Cabinet Brahma~ avocat

Blaise fonçait à travers les passants. Son patron l’avait envoyé de l’autre côté de la ville pour amener leurs déjeunés à une bande d’abrutis qui se prenait pour des avocats. Pour l’instant, il descendait la rue principale du centre ville en direction du centre culturel. Que venait faire un cabinet d’avocats au centre culturel ?

Sur ses rollers, il slalomait entre les passants, simples touristes ou employés de bureau se rendant au resto du coin. A cette vitesse les paquets de nourriture coincés dans son sac à dos risquaient de se déverser à chaque instant. Rien à foutre, on le payer pour amener la bouffe à destination mais on ne l’avait pas briefé sur la façon dont elle devait arriver.

Arrivée à destination, il s’arrêta dans un dérapage contrôlé, enfin façon de parler, parce qu’il venait de manquer de passer par-dessus une poussette. D’ailleurs, la mère, choquée, s’était engagée dans un sermon agrémenté de quelques noms d’oiseaux. Agacé, Blaise lui lança un regard mauvais et lui offrit son majeur en réponse à ses allégations.

Toujours juché sur ses rollers, il monta les quelques marches menant à la porte du cabinet et l’ouvrit brusquement. Il s’avança alors vers le centre du hall, manquant de renverser un pot de fleurs – vraiment mal placé !- et jeta son sac au sol.

« La bouffe est arrivée ! » hurla-t-il, les mains sur les hanches. Il espérait que cela ne serait pas trop long car sinon, son boss allait lui frotter les oreilles. Heureusement pour ce dernier, Blaise avait besoin d’argent, sinon cela ferait longtemps qu’il lui aurait fait avaler ses dents à cet abruti.

"Enfin, quelqu'un sans éducation comme vous peut-il le comprendre ?"

Des abrutis ! Une bonne grosse bande d’abrutis qui se prenaient au sérieux. Les friqués n’avaient vraiment aucun respect pour les autres. Quoique, lui non plus. Mais Blaise, lui, avait une bonne raison, sa mère ne s’était jamais occupée de lui, ne s’intéressant qu’à sa pseudo existence minable de pute de bas étages ; et son père… Le simple fait de penser à lui le mit en rogne.
Il offrit son plus beau sourire au jeune homme – sûrement un stagiaire – qui lui faisait face, puis son majeur.

« Va te faire mettre, du con ! Ce n’est pas un pseudo adolescent qui n’a pas encore fini sa puberté qui va me faire la morale. Appelle plutôt ton patron pour qu’il me paye. Figure toi que je bosse moi, je fais pas semblant. »

Soupçonnant l’apparition d’un problème, il s’installa sur le sol, au milieu du hall. Bien décidé à ne pas partir tant qu’il n’aurait pas reçu son fric, il attira son sac à lui et sortit un lecteur de sa poche extérieure. Petite merveille de technologie, elle était au dessus de ses moyens, c’était bien pour cette raison qu’il l’avait volé, il y a trois semaines, au centre commercial.

« Je ne bougerais pas d’ici tant que je ne serais pas payé. »

Sans plus un regard pour le chintoc, Blaise se mit à son aise. Tout d’abord, il se servit de son sac comme oreiller, ensuite, il s’allongea sur le sol, étirant ses jambes musclées. Ses rollers le gênait car surélevant ses jambes mais il n’avait vraiment pas envie de les enlever. Trop long et surtout trop fastidieux.

"Vous ne savez pas à qui vous avez affaire... Et je crains de devoir vous dire que vous avez tout faux !"

Houlà ! Mais c’est qu’il était nerveux le petit chinois. Les hommes de la sécurités venaient d’entrer dans le hall : pour quelle raison ? Il n’était là que pour déposer la nourriture et se faire payer, pas de complots terroristes en vue.

Blaise écarquilla les yeux lorsqu’il se sentit tout simplement soulevé de terre et traîné à même le sol. Complètement perdu, il n’eut que le réflexe de tendre le bras vers son sac pour l’entraîner avec lui. Arrivé dans un bureau, il s’effondra sur le sol.
Grommelant, Blaise se releva lentement, tâtant sa tête à la recherche d’un quelconque traumatisme. Rien ! C’était déjà ça…

" Quel est ton employeur ?"

Hors de question de se laisser déborder. Blaise gonfla son torse et fait face à son ‘agresseur’. Il lui fit alors un petit coucou de la main et lui tourna le dos pour atteindre la porte du bureau qu’il ouvrit en grand.

« Va de faire… »

(Dsl, aucune inspi !)

Assis dans son fauteuil, le vampire regarda la porte et par la seule force de sa volonté, elle se referma. Il tira les deux autres verroux, qu'aucun humain ne pouvait ouvrir, les cloîtrant pour de bon. Calme, il avait réouvert le dossier et jeta un oeil dedans.

" Je crois, jeune homme, que vous êtes un petit blanc bec..."

Son ton était amusé... Il ne voulait pas faire un effet particulier, on pouvait croire que ce fut un méchanisme relié à son bureau. Il ne lui laisserait pas fouiller dedans de toute façon. Il décrocha le combiné téléphonique et encoda un numéro... Celui du patron du jeune homme... Il avait été un client de son agence... Le réseau de connaissance de Caïn était assez vaste.

"Hum... Allô ? Ici le bureau Brahma... Maître Harakawa au téléphone... Je vous téléphone au sujet du coursier que vous venez de nous envoyer... Non, non... Ne vous inquiétez pas pour ça... Je voulais juste vous avertir qu'il ne rentrerait sans doute pas avant demain... Voilà... Oui, bien sûr... Non, non... En effet, c'est ennuyeux mais je verrai à régler ce détail... Aurevoir..."

Il reposa le combiné et le regarda.

" Au cas où tu ne l'as pas compris, JE suis le directeur de ce cabinet... Et je suis loin d'avoir le jeune âge que tu me prêtes... De plus, tout à l'heure, tu m'as reproché de ne pas travailler... Ainsi, je veux voir comment tu agirais au travail..."

Vlan !
Blaise n’eut que le temps de retirer sa main de l’embrasure de la porte avant que celle-ci ne se referme et ne se verrouille : par l’opération du Saint Esprit ! Il haussa les sourcils, perplexe, avant de lancer un regard suspicieux par dessus son épaule. L’homme s’affairait avec son téléphone comme si rien ne s’était passé.

Complètement désabusé, il haussa les épaules et se concentra sur la porte. Impossible de débloquer les verrous sans connaître leur mécanisme ; la seule solution, défoncer la porte. Tout d’abord, Blaise prit la poignée à deux mains et commença à la tirer à lui ; il possédait un physique plus qu’avantageux, en parti du à son jeu de batte des plus performants.

Il tira sur la porte en vain. Passablement déstabilisé, il reprit son souffle, se laissant aller contre la porte. Son cerveau marchait à plein régime, cherchant une solution efficace à son problème. Impossible de passer par la fenêtre, cette dernière se trouvait derrière le bureau et Blaise devrait passer obligatoirement à côté de l’asiatique pour la briser.

« Je voulais juste vous avertir qu'il ne rentrerait sans doute pas avant demain... » Quoi ?! Rentrer demain ? Travailler pour le gnome !?

Blaise commençait à paniquer, il essaya à quelques exercices de respiration avant de se remettre au travail. Ses bras ne lui suffisant pas, il posa on pied gauche sur le mur à côté de la porte avant de l’empoigner à pleines mains. Il tirait de toutes ses forces en faisant pression avec sa jambe. Rien ! La porte ne bougeait pas. Dans un ultime effort il mit tout son poids en arrière mais ses mains moites glissèrent sur la poignée et il partit vers l’arrière.

Déséquilibré, il essaya de se rattraper mais il n’y avait rien à portée de bras. Il s’effondra comme une masse contre le bureau, s’ouvrant par la même occasion, l’arrière du crâne contre celui-ci. Titubant, il réussit à se relever et s’avachit dans un fauteuil. Alors seulement, il se tâta le crâne et ramena à lui une main imbibée de sang.

« Quelle plaie !? »

Reposant donc le téléphone, l'avocat posa son regard sur le jeune homme en face de lui qui s'escrimait en vain pour ouvrir cette damnée porte. Il ne conscentirait pas si facilement à le laisser faire... De toute façon, aucun humain normal ne pouvait défaire son système à mains nues.

"Ce que tu fais est tout bonnement inutile..."

Se levant de son bureau, il marcha vers lui, ne tentant même pas de le secourir lorsqu'il chuta. L'odeur du sang lui faisait bouillonner l'esprit mais il savait se maîtriser. Ce genre de gamin était pourtant si facile à faire disparaître...

"Debout..."

Il se moquait de la douleur et de la gravité de la blessure. Il devait éduquer ce jeune impertinant avant toute autre chose...

"Debout..."

Blaise grogna de mécontentement. La main posée sur la plaie, il essayait d’endiguer le flux de sang. Les blessures crâniennes sont toujours très impressionnantes même lorsqu’elles sont bénignes. La sienne coulait à flot, il sentait le sang ruisseler le long de sa nuque et s’engouffrer sous son tee-shirt. Comme s’il pouvait se permettre dans acheter à la pelle !

Blaise tendit une main vers le bureau et piqua un mouchoir, s’en servant comme compresse. Alors, seulement, il se leva pour faire face au grand patron. Qui l’aurait cru, il ne semblait pas plus âgé que Blaise, et pourtant, il dirigeait - d’une main de fer – un cabinet d’avocats réputé dans toute la Californie.

Il esquissa une révérence – le mouchoir toujours sur la tête – et lui offrit son sourire un peu loubard.
« Je vous écoute Ô mon Maître ! »

Il ne savait pas comment prendre l'attitude de Blaise mais le sang qui coulait lui faisait tourner la tête. Il aurait du un peu plus se nourrir.... Ca ne lui aurait fait aucun mal, que du contraire...

*Ce soir, je chasse...*

Il en revenait au jeune homme devant lui qui avait faisait une révérance qu'il jugeait parodique. Donc, il se moquait de lui. Il n'usa pas de violence, contrairement à beaucoup d'autres qui ne s'en seraient pas privé. Au contraire, il prit un dossier sur le bureau et le lui tendit.

" Affaire de divorce... L'homme est notre client... Il va de soit que si tu as une bonne plaidoirie d'ici demain, je te paierai... Si tu n'y parviens pas, je te tue..."

Parce qu'il crevait la dalle.

"Ca, c'est un travail..."

" Affaire de divorce... L'homme est notre client... Il va de soit que si tu as une bonne plaidoirie d'ici demain, je te paierai... Si tu n'y parviens pas, je te tue..."

?! Séquestré et menacé de mort ! Rien que ça. Décidemment, ce n’était pas sa journée. Il aurait du s’en douter quand le matin même, il avait retrouvé son père ‘sobre’ assis sur une chaise dans la cuisine et lisant le journal. Depuis quand son père était sobre à 7h00 de matin ? Jamais. De plus son horoscope l’avait prévenu : ‘ Verseau : votre vie va changer du tout pour le tout aujourd’hui. Faîtes attention à ne pas faire de vagues et profitez de vos derniers instants.’

« Donnez moi ça ! » ordonna-t-il et soupirant. Contrairement à ce que semblait croire son vis-à-vis, Blaise était tout sauf stupide. Avec son QI de 173, il aurait pas faire tout ce qu’il désirait, mais son père était son plus gros problème dernièrement.

Blaise feuilleta le dossier ; grand féru de lecture, il connaissait le code pénal et civil par cœur. Il savait bien que cela lui servirait un jour, mais peut-être pas aussi tôt. Reportant son attention sur l’avocat, il se mit à le dévisager : il était plutôt mignon dans son genre. Choqué par ses pensées, Blaise recula d’un pas ! * Je ne suis pas une tapette !*

« Je m’installe où ? Oh, aussi, je pourrais avoir une trousse de secours pour soigner ma plaie ou est-ce trop demandé ? »

Il n'avait pas besoin de savoir ce qui motivait l'adolescent. Ce qu'il cherchait était qu'il fasse le travail ! Un point c'était tout ! S'il voulait le tuer au final, il le ferait et peu importe... Les vampires n'étaient pas des enfants de coeur, se nourrisant de la vie humaine sans aucune répugnance ni regret...

"Prends le bureau..."

Caïn lui tendit son dossier puis pris celui qu'il devait étudier, s'asseyant par terre, penché dans ses pensées pour retrouver le numéros de l'article... Il avait été changé il y avait moins de six mois... Allez, il devait s'en souvenir, c'était pas compliqué...

"Une trousse ? Tss..."

Il reposa sa feuille. Bien sûr que non qu'il n'en avait pas ! Jamais malade, jamais blessé ou guerissant par le sang maudit qui courrait dans ses veines. Se levant, il l'attrapa par le menton et lui fit courber la tête pour regarder la plaie. Elle était béguine, il passa la langue, récoltant le sang puis il se mordit la lèvre pour guérir la blessure en un instant, se détournant de lui.

"Pas besoin..."

Il essuya sa lèvre et lécha ses doigts, retournant s'asseoir. Ce maigre repas lui avait ramené le chiffre qu'il cherchait et il le nota sur sa feuille, sans plus faire attention à l'humain. Tant pis s'il devinait sa nature...

La sensation de cette langue glissant le long de son cuir chevelu le fit frissonner. Il tâta doucement son crâne et sentit sa plaie se résorber sous ses doigts. Etonné, il écarquilla les yeux, fixant l’avocat, éberlué.

« Je peux savoir ce que vous êtes ? Ange ou démon ? » Demanda-t-il en regardant l’avocat s’asseoir à même le sol.

Sans attendre une réponse, il s’installa de l’autre côté du bureau et fit place sur celui-ci, jetant au sol tout ce qu’il jugeait inutile – à savoir, d’autres dossiers en cours. Ainsi séquestré, autant prendre son aise.
Blaise apprécia à sa juste valeur, le fauteuil en cuir des plus mœlleux, cent fois plus confortable que son lit. Qui sait, peut-être que passer sa soirée et le reste de la nuit ici ne sera si désagréable. Blaise grimaça face à cette idée, la simple présence de l’avocat lui déplaisait profondément.

Soudain, il se leva brusquement, envoyant le fauteuil cogner contre le mur derrière lui.

« Mais qu’est ce que je fais là ? Non, non ! Hors de question de me faire manipuler par une bestiole, quelqu’elle soit ! Je n’arrive pas à y croire, j’aillais gentiment me mettre au travail comme un petit toutou. Tue moi si tu veux mon mignon, mais conte pas pour moi pour faire ton boulot ! »

Apparemment, le jeune homme ne connaissait pas vraiment les êtres mythiques... Il n'était pas l'un de ces anges à la beauté lumineuse ni l'un de ces démons si sombres et sensuels... D'ailleurs, ni l'un ni l'autre des représentant des deux races ne pouvait guérir par une telle alchimie... C'était l'apanage des seuls vampires...

"Ni ange ni démon..."

Il était replongé dans son dossier quand un bruit de raclement lui fit lever la tête. Ses dossier bascullèrent et, n'ayant pas l'intention de devoir perdre son précieux temps à reclasser la montagne de paperasse. Ce fut discret mais la simple logique le trahirait... Blaise n'y faisait pas attention, bien dans son fauteuil.

*Un soucis de moins*

Mais il avait à peine tourné la page que le bruit sourd du fauteil le fit sursauter.

"Un peu de politesse. Qui est la bestiole ? Toi pour moi ou moi pour toi ? Nous sommes deux animaux de race différente... Je ne reviendrai pas sur ma parole... Tu as jusque demain..."

*Plan n°2 ! Si l’esclandre ne marche pas, faites confiance à votre charme ! Le rentre dedans est efficace dans toutes sortes de situations.
Beurk, je n’ai jamais fait de gringue à un homme et encore moins à un être ‘surnaturel’.*

Respirant un bon coup, Blaise contourna le bureau et s’avança vers l’avocat en ondulant des hanches. Beaucoup trop… il ressemblait à un homme blessé qui traînait une jambe de bois derrière lui plus qu’à un beau jeune homme sûr de son charme et de l’effet qu’il faisait sur les autres. * Quelle honte ! *

Tant bien que mal, il arriva près de Caïn sans trébucher – ce qui était relativement difficile vu sa façon de marcher – et lui fit face. Vêtu d’un kimono rouge ouvert sur son torse glabre, il était des plus désirables (pour une femme sentant !).

Laissant glisser son index au creux de sa poitrine, Blaise se pencha vers son compagnon pour lui chuchoter à l’oreille.« On pourrait s’arranger autrement non ? »

(Je suis désolée mais je n’ai vraiment mais vraiment aucune inspiration en ce moment ! Un véritable puit sans fond ! TT)

(pas grave, c'est marrant)

Le vampire ne comprit d'abord pas ce qui se passait : s'était-il fait mal qu'il marchait de façon aussi bizarre ? Les nerfs d'une de ses jambes avaient-ils souffert de la chute ? Etait-ce du à la blessure qu'il avait eu à la tête ? Il allait lui pauser la question quand il le vit aller vers lui. Il ne l'aida pas, assis sur son bureau, les sourcils froncés.

*Mais qu'est-ce qu'il a ?*

Alors, Blaise fut sur lui et Cain n'osa bouger, sentant pourtant son doigts suivre le contour de sa chair pâle. Il n'avait pas mis son kimono ainsi pour faire croire à quoi que ce soit et voilà que l'adolescent lui caressait le torse. Il sentit son souffle sur son oreille et ses grands yeux carmins s'ouvrirent très grand en entendant ses paroles.

"Euh... Tu as des tendances nécrophiles ?"

Rha ! C'est pas ce qu'il avait voulu dire... Mais bon, il paniquait et disait donc n'importe quoi !

"Euh... Tu as des tendances nécrophiles ?"

En attendant ces mots, Blaise faillit s’écrouler. A croire que l’avocat n’avait aucune idée des efforts qu’il faisait pour paraître désirable à ses yeux sans tourner de l’œil.

« J’ai toujours eu un faible pour les fem… euh hommes pâles ! » susurra-t-il tout contre son oreille. Enroulant ses bras autour du cou de l’asiatique, il s’affaissa contre lui, moulant son corps frémissant –de dégoût – à son vis-à-vis. Du bout de ses doigts, Blaise redessina le contour de la nuque de Caïn avant de remonter vers la racine de ses cheveux. Lentement, il en prit une mèche et l’entortilla entour de son poignet. Ensuite, il la tira vers le bas, inclinant par la même occasion la tête de Caïn vers l’arrière.

Blaise rapprocha alors son visage de celui de l’avocat, et effleura sa bouche de ses lèvres.« Je suis sûre que l’on peut s’arranger autrement. » *Ensuite je l’assomme et je me casse !!*

Il fronça d'avantage les sourcils. C'était quoi que ce comportement ! Il en eut lui-même un frisson de dégoût... Pas que Blaise ne soit pas mignon mais que lui-même n'était plus vivant depuis bien longtemps... Etait-il un cadavre animé qui ne périssait pas ? Où était la vie ou se trouvait la mort ?

" Les femmes ?"

Oui, s'il ne se serait pas rattrappé, il aurait dit femme... Mais le vampire n'avait rien d'une femme... A part une carrure assez fine. Non, tout ça ne lui plaisait pas. Blaise le caressa de ses lèvres et il perçut sa pensée... Aussi clairement que s'il l'eut prononcée...

"Ca suffit."

Il montra ses crocs, se faisant menaçant.

"Lâche-moi..."

Cain percevait son dégoût à présent et ça le rendait malade.

"Lâche-moi..."

Blaise recula brusquement à la vue des crocs. A demi désespéré, il s’effondra au pied du bureau, s’en servant par la même occasion de dossier. Ainsi soutenu, il se laissa aller, les jambes et les bras pendants. Il était fatigué ! Fatigué de faire le pitre et d’amuser la galerie. La situation actuelle était plus que compromise à cause de ses actions dignes d’un gamin de 12 ans.

Il releva la tête vers l’avocat et lui offrit un sourire contrit. « Ecoutez, je vous demande pardon pour mon attitude inqualifiable dans le hall de votre cabinet et de tout ce qui a suivi… J’ai eu une très mauvaise journée et j’ai profité de votre physique frêle pour vous prendre à parti. J’avais besoin d’un défouloir et en vous voyant, j’ai cru apercevoir le candidat idéal : un petit stagiaire stupide qui fait du zèle pour rester dans les bonnes grâces d’un ponte.
C’était stupide de ma part et désormais j’en assume les conséquences. En fait non… Je suis incapable de faire ce que vous m’avez demandé. Je ne connais rien aux actions de divorces et ne peux en aucun cas travailler sur ce dossier, ni aucun autre d’ailleurs.
Je suis un simple coursier de fast-food, je n’ai aucune qualification en droit… »

Et voila, c’était dit. Qu’allait-il se passer désormais ? Blaise n’en avait aucune idée et refusait de faire fasse. A trop jouer au con, il savait qu’un jour tout lui retomberait sur le coin de la gueule. Ce jour était visiblement arrivé.

Appuyé contre la bibliothèque derrière lui, le jeune vampire regarda son agresseur avec une forte envie de lui bondir à la gorge... Il avait faim et son sang bouillonnait.

" Ah oui ?"

Epuisé, il prit place sur le siège qui était le sien... Il avait envie de dormir et quoi de moins bizarre puisque le jiur était toujours présent...

" Alors, dors !!!"

Ca éviterait les problèmes... Et maintenant, il y avait un nouveau problème... Le jeune homme connaissait sa nature... Il avait le pouvoir de lui créer plus d'ennuis que tout ce qu'il avait pu imaginer.

"Si je te laisse aller, que feras-tu ?"

Premier point positif, le vampire ne lui sauta pas à la gorge à la fin de sa tirade. C’est déjà ça de gagner ! Conscient de ma tension régnant dans la pièce, Blaise ne quittait pas Caïn du regard même en sachant le côté superflu de la chose. Si le vampire décidait de le tuer, regard fixé sur lui ou non, il n’aurait jamais le temps de parer l’attaque. Les vampires étaient connus pour avoir une force et une agilité hors du commun, alors lui, aussi athlétique qu’il était, il ne pourrait jamais faire le poids.

"Si je te laisse aller, que feras-tu ?"

Deuxième point positif, le vampire semblait être dans un bon jour, avec un peu de chance Blaise s’en sortirait sans trop de casse, s’il ne faisait aucune connerie d’ici là. Le laissait-il partir ou lui proposait-il simplement de rester dormir ici ? La seconde solution laissait à désirer, dormir dans un bureau n’avait rien de confortable surtout qu’il n’y avait pas de lit ! D’accord le fauteuil était des plus confortable mais bon, malgré avec sa petite taille, Blaise était sûr de repartir le lendemain avec des courbatures.

« Je n’ai pas compris ? Que désirez-vous ? »

La situation semblait être sur le point de se débloquer - selon le point de vue de Blaise - mais était-ce vraiment le cas ? Les vampires avaient parfois des réactions frôlant l’illogique et celui qui lui faisait face semblait être à bout.

Il ne le quittait pas des yeux, comme si c’était un duel qui ne connaîtrait sa fin que quand l’un des deux baisserait le regard. Tout ce qui se passait entre eux était pures paroles. Le vampire pouvait tout aussi bien fondre sur lui et le vider de son sang en quelques instants, ce ne serait pas dur et il pourrait tout aussi bien se débarrasser du corps… Les accidents arrivaient vite en ces temps et en cette ville, surtout depuis l’arrivée des êtres céleste… Quelle plaie ceux-là !!! Mais rien d’autre ne l’intéressait que cet humain…

« Décide-toi ! »

Il était de mauvaise humeur, affamé et fatigué mais pas encore au point de perdre le contrôle de lui-même ! Ca faisait longtemps maintenant qu’il n’était plus le novice qui ne dépendait que de son instinct ! Il le sentait réfléchir et hésiter mais il ne s’immisça pas dans ses pensées, jugeant cela inadéquat ! Ca devait de toute façon être un beau fouillis et il n’avait pas envie d’attraper la migraine…

« Je suis un vampire… Tu le sais… Les vampires sont chassés, nous le savons aussi… Quelle sera ton attitude en tenant compte de ce point si tu venais à sortir d’ici ? »

En dépit de sa découverte, le fait de se l’entendre dire le choqua plus que de mesure. Un vampire ! Malgré la présence d’anges et de démons sur Terre, le vampire était resté dans son esprit un être mythologique des plus abstraits. Et le fait d’en avoir un en face de lui, le mit des plus mal à l’aise.

Blaise jeta un regard intrigué au vampire. Quelle était donc la part de vérités et de mensonges dans les légendes vampiriques ? Tout d’abord, il ne semblait pas sensible à la lumière contrairement à ce que disaient les livres. Il n’avait rien non plus d’une force de la nature mais, mieux valait se méfier.

« Qu’est qu’un vampire ? » demanda Blaise, choqué de sa propre ignorance à ce sujet. Tout cela semblait tellement grotesque qu’il aurait pu tout aussi bien s’agir d’un rêve. Il allait bientôt se réveiller dans son futon bousillé et irait dans la cuisine pour se préparer un petit déjeuner avec le peu de nourriture que son père avait laissé dans le frigo.
Merde !! Faites que ce cauchemar s’arrête.