Perdu

[libre]

Manael était sortit de son église pour prêcher, bible a la main, quoi que ce livre représentant principalement la pensé humaine que celle de son créateur, il n'y croyait guère mais il s'était attaché a cet ouvrage, habit de prêtre il se promenait comme a son habitude, déambulant, faisant ce qu'il pouvait pour servir les hommes, et les aider sur la voie de la lumière.
Le soleil perçait a travers quelques nuages, faisant briller ses cheveux dorées, il aida une vieille dame qu'il connaissait maintenant depuis des années, l'ayant vu grandir puis vieillir, il s'était attaché a cette vie, a ces habitude, mais la mort c'était une chose qu'il ne pouvait s'empêcher de craindre. Bien qu'il ai peur de s'attacher a ces être dont la vie était si éphémère, il ne pouvait s'empêcher de les aimer.
Il était donc a sa promenade accoutumée quand il aperçut un ange qu'il avait connu, bien que lui n'en soit plus tout a fait un, il pouvait les sentir, savoir qui de tel ou tel être était humain ou non.
Apeuré, cherchant surtout a garder l'anonymat Manael c'était caché dans l'ombre, avait frôlé les mur et était partit dans une direction qu'il ne prenait jamais d'habitude.
Voulant s'éloigner le plus possible de cet ange, il continua d'avancer ne faisant attention au décor changeant. Quand il repris conscience de son éloignement, il détailla les lieux autour de lui, il était dans une ruelle sombre.

*Où suis-je?*

Et voilà, ne regardant pas où il allait, il s'était perdu. Terrifié par la noirceur, il serra sa bible contre son coeur. Il commença a murmurer une prière, faisant chemin arrière. Tout ce passait bien jusqu'a ce qu'il arrive a un croisement, était-il venu de droite ou de gauche? oh il ne savait plus, dans quel pétrin c'était-il encore fourré?

Les ruelles sont un endroit très peu sûr, tout le monde savait ça et c'était pourquoi personne ne s'y aventurait sans avoir au moins pensé à emporter une arme pour se protéger... En tous cas, à la nuit noire, il n'y avait plus personne de sensé là-bas, que des suicidaires ou des démons, de la racaille... Ca faisait pitié...

Cependant, en journée, il arrivait que de jeunes gens pleins d'espoir s'y aventurent pour passer de l'autre côté de la ville. Après tout, ça prenait tellement de temps de faire tout le tour que ceux qui connaissaient ces rues minuscules comme leur poche préféraient passer à travers. C'était le cas de Kamui qui les empruntait régulièrement pour aller chez l'un ou l'autre de ses amis artistes.

Aujourd'hui encore, peu avant la tombée de la nuit, il prit ce chemin pour vite rentrer dans son petit chez lui avant que la nuit noire ne le surprenne dehors : il n'avait déjà que trop tardé. D'ailleurs, il était tellement pressé de rentrer qu'il en courait presque dans les rues pavées où résonait le bruit de ses pas.

C'est comme ça qu'au détour d'une ruelle, tourant, le coin, il se retrouva face à face à un homme. Son coeur manqua un battement avant d'accélérer le rythme : il avait eu peur... peur d'être tombé par inadvertance, par malchance, entre les griffes d'un démon sanguinaire - faut dire que l'éclairage quasi inexistant des lieux n'aide pas non plus. Il eut un soupir rassuré en constatant qu'il s'agissait d'un homme d'église d'après sa tenue ecclésistique... Il lui offrit un petit sourire.

" Bonsoir mon père. "

La nuit commençait a tomber et il avait peur de faire de mauvaises rencontres. Il avait marché, presque courut dans chaque direction s'offrant lui, ne faisant que tourner en rond, comme dans un labyrinthe.
Il n'allais jamais rentrer dans le lieu saint et sécurisant qu'était son église, non, il n'allait pas abandonné, il marcherais toute la nuit si il le fallait. Il n'était pas seul, "il" était avec lui, il le savait. Il repris donc sa prière quand il entendit des bruits de pas résonnant dans l'ombre.
Il espérait que ce ne soit pas un démon ou un ange, en tout cas il pouvait être sûre ce n'était pas un vampire, bien trop bruyant.
Les pas se rapprochait, il ne bougea pas attendant que sa passe, quand un petit humain a tête blonde apparu devant ses yeux. Il relâcha sa respiration inconsciemment retenue.
Le petit aussi semblait avoir eut peur, donc pour le rassuré il lui un de ses sourire doux et confiant.

"Bonsoir jeune homme"

lui avait-il répondu, il n'appelait jamais les humains mon fils ou ma fille, car il considérait qu'ils étaient tous les enfants de dieu donc il ne voulait surtout pas avoir la prétention d'usurper son identité.
Mais a la vue de ce petit humain, qui semblait briller, ses anciens yeux d'anges ne le trompait que rarement, une lueur d'espoir s'étant allumé dans son coeur, peut être que ce jeune garçon l'aiderais a sortir d'ici.

"Excusez-moi jeune, je suis perdu et je doit m'être trop éloigné de mon église pour y rentrer ce soir, je ne tiens pas a m'aventurer dans ces rues alors que les ténèbres en ont pris le contrôle. Ne connaîtriez-vous pas un endroit pouvant m'offrir l'hospitalité pour la nuit?"

l'homme le regarda un moment avant de sourire en réponse. Il tenait sa main contre son coeur, preuve inconsciente qu'il avait bel et bien eu peur en l'entendant arriver. Peut-être avait-l du croire qu'il s'agissait d'un démon aussi. Pour Kamui, il était en tous cas évident qu'il ne craignait pas les anges puisqu'il était prêtre... Ce serait absurde... L'enfant était trop innocent que pour même imaginer la vraie nature de l'ange banni qui lui faisait face. Cela le mit un peu en confiance. Néanmoins, il se demandait ce qu'il pouvait bien faire là à cette heure. Peut-être allait-il voir l'un de ses paroisiens...

" Je suis désolé de vous avoir effrayé, mon père. "

Il écouta la demande de celui-ci : Manael souhaitait le gîte pour la nuit, probablement trop loin de son église pour la rejoindre à cette heure-ci, surtout en passant par les ruelles, ce serait du suicide, purement et simplement. Comme tout bon chrétien, Kamui savait qu'il devait aider son prochain, c'est ce qu'il fit.

" J'ai une chambre d'ami à la maison, je peux vous y héberger si vous le désirez, nous retrouverons votre demeurre demain. Pour l'heure, mieux vous ne pas s'attarder ici... "

Innocent, il ne pensait même pas que l'homme pourrait abuser de son hospitalité, il lui faisait d'office confiance, comme s'il ignorait le dicton qui disait que l'habit ne faisait pas le moine. Il avait été élevé par des religieux et pensait donc, bêtement, que les autres curés étaient comme ses pères.

"Ce n'est rien, j'ai juste été un peu surpris"

Malgré sa gentillesse, Manael trouva le jeune homme bien inconscient de lui faire confiance ainsi, bien que lui le savait il ne lui ferait jamais de mal. Mais tous ne sont pas des anges et même chez les bannis une bonne partie était démoniaque et parfois même les pires démons revêtait un visage d'ange pour tromper leurs ennemis. Enfin ce petit ange déchu bien naïf ne pris pas conscience que ces paroles pouvaient très bien se retournée contre lui. Qui sait ce qui se cachait derrière ce petit ange blond.
"Votre proposition me va droit au coeur jeune homme, il est rare de nos jour de rencontrer une personne telle que vous, n'ayez crainte, comme le dit l'adage, aide ton prochain et il t'aidera en retour, je suis sur que de là haut, "il" n'est pas aveugle a ceci. Alors je ne puis qu'accepter une offre offerte avec tant de générosité"

Et voilà il recommençait a prêcher, enfin il ne l'avait même pas remarqué, c'était comme une habitude pour lui. Il colla sa bible contre son coeur et lissa sa tenue. S'apprêtant a suivre cette lumière dans les ténèbres, il sembla se rappeler quelque chose.

"Mais quel malpoli fait-je, je ne me suis même pas présenté. Je me nomme Manael, prêtre vagabond officiant de ci de là. Essayant de faire jaillir un peu de lumière en ces temps sombres." fit-il s'inclinant a la fin de sa phrase.

Kamui lui offrit un nouveau sourire pour le mettre en confiance. Il ne semblait être que douce candeur et innocent, un enfant encore pur et inconscient des travers de la vie, un ange blond qui ne connaissait ni le mal ni la perversion. Trop pur que pour être crédible... Et pourtant... Pourtant l'humain n'avait jamais connu que l'amour de ses pères, puis de ses parents adoptifs. Il avait appris à prier pour un monde meilleur, un espoir bien naif mais auquel il s'était toujours raccroché de toutes ses jeunes forces. Il croyait au genre humain, oui, il croyait que l'homme pouvait être bon, que rien n'était perdu pour le Jugement dernier...

" C'est ce que les Saintes Ecritures nous commandent de faire, en effet, aider notre prochain. Jésus a dit aussi que ce qu'on faisait au plus petit de ses frères, c'est à lui aussi qu'on le faisait... Il a du connaître tellement de douleurs si c'est le cas... "

Il soupira, un peu triste à cette idée, mais espérant du fond du coeur que le fils de Dieu apprécierait cette marque d'attention qui lui venait du fond du coeur. Kamui était la bonté personnifiée.

" Je m'appelle Kamui Shiro, je suis peintre, même si, au départ, je voulais entrer dans les ordres pour devenir prêtre. Mes parents adoptifs m'ont convaincu que je pourrai faire autant de bien en Lui prétant ma main pour qu'elle devienne Son pinceau... "

Il avait vraiment eut de la chance de tomber sur lui, il n'aurait pas donné cher de sa peau si il avait été un vil démon répugnant.

"C'est triste de penser ainsi en jésus, c'est vrai. Le fils du seigneur si mal traité par les humains alors qu'il les aimaient tant, c'est d'une telle injustice. Mais penser qu'aussi sans tout ceci, sans toutes ces souffrance sa parole n'aurait été répendut et les ténèbres auraient gagné du terrain, savoir qu'il a dut souffrir pour une cause aussi bonne est un réconfort, même si de nos jours cette lumière faiblit "

Cela lui faisait plaisir de parler avec ce jeune homme, il semblait que lui pouvait comprendre ses idées. Maintenant il le savait, un futur ange sans aucun doute. Et dire que quand il sera comme les autres a ses yeux il ne sera plus qu'un paria, ne valant pas mieux que ces démons. A cette pensée son coeur se serra, un voile de tristesse se peignit sur son visage.

"Rentrer dans les ordres ce n'est pas tellement drôle" (et c'est un prètre qui disait cela) "La vie d'artiste doit être beaucoup plus interessante, l'art c'est tout ce qu'il reste de l'homme après le temps qui passe"

Il avait vu tant d'artistes mourir, et pourtant leurs ouvres leur survivre, il ne pouvait rentrer dans un musée sans pleurer.

Kamui écoutait le religieux avec attention, comme s'il buvait littéralement chacune de ses paroles, si justes et pourtant si tristes... Pourquoi les choses devaient-elles être aussi triste ? Mais les humains étaient-ils vraiment les plus mal lotis ? Aux yeux de l'enfant, non. La réponse était simple : ceux dont le sort était le moins enviable, c'étaient les démons ! Pauvres êtres qui s'étaient détachés de l'amour de Dieu, qui avaient du fuir, bannis du Paradis céleste. Même s'ils lui faisaient peur, Kamui plaignait de tout son coeur les démons qui ne connaissaient pas l'amour de Dieu, l'amour des autres...

" L'homme n'était sans doute pas prêt à recevoir son enseignement... "

Et aujourd'hui encore, on était loin du compte, de plus en plus...
Il sourit en l'entendant parler de sa condition de prêtre, bien loin d'imaginer la nature de Manael et encore moins que celui-ci eut pensé qu'il deviendrait un jour un ange... Les humains ne devenaient pas des anges pour lui. Un ange était pur, pas les humains. D'ailleurs, c'était plutôt simple : nul humain n'avait jamais commis de crimes, de péchés, aussi futiles soient-ils.

" Chaque fonction demande des sacrifices. Et puis, tout le monde peut faire de l'art. Tenez, saviez qu'à une époque, un artiste a vendu ses déjections dans des petits pots en tant qu'oeuvres d'art ? "

Manael se rendait compte que la conversation de ce jeune homme était des plus agréable, et qu'il aimait discuter avec lui.
Si les humains étaient comme lui, il n'y aurait plus de problème avec ces démons. Enfin il fallait de tout pour faire un monde.
Lui haïssait les démons, ces renégats qui avaient osés se rebeller contre lui, avaient osés le trahir, non il n'éprouverait jamais de pitié pour ces êtres répugnants.

"L'homme y a crut, mais n'y croit plus, cela a toujours été ainsi, il veut voir pour croire mais malgré cette faiblesse il continue a les aimer" finit-il en murmurant, comme perdu dans ses pensées.
Il écouta avec attention Kamui parler. Des déjections de l'art? dégoûtant.

"Je ne le savait pas, mais ceci n'est pas de l'art, on l'appel ainsi mais ce n'est rien. Ce que j'appel art, c'est une chose que vous regardez et rien que part un simple regard vous pouvez ressentir, l'art se crée avec l'âme et le coeur et non avec l'esprit. En n'importe quoi, un objet artistique doit faire ressentir quelque chose a celui qui le regarde même si ce dernier est aveugle."

Pour lui l'art, était le plus beau cadeau que son créateur avait fait aux humains, et une vrai oeuvre d'art était une ouvre a travers laquelle il pouvait ressentir sa présence.

Kamui sourit, reconnaissant l'épisode, tiré des Evangiles, auquel Manael faisait allusion : lors de la résurrection, l'un des apôtres, Thomas, avait exigé de voir les plaies aux mains et de toucher la blessurer du côté de son maître Jésus pour croire à son retour. Sa prière avait été entendue et il avait pu aussi bien voir que toucher... Un manquement évident de foi qui se retrouvait partout, de plus en plus. On ne croit que ce que l'on voit. Il répondit donc au banni de sa voix douce et chaude.

" Nous ne sommes pas tous des Saint-Thomas, mon père. "

Même si l'autre ne l'appelait pas "mon fils", il n'en restait pas moins un prêtre.

L'enfant eut un léger rire, très agréable à entendre - pas comme certains rires de certaines personnes qui sont tout bonnement atroces - en voyant la mine d'égoûtée que l'homme d'Eglise affichait en entendant ce qu'il venait de dire sur l'art tel qu'il était vu quelques siècles plus tôt maintenant...

" Je suis d'accord avec vous. Voudriez-vous voir mes toiles ? "

Heureusement qu'ils n'étaient pas tous des saint thomas, sinon nombreux de ses enfants ne croiraient plus en lui et l'église perdrait la base même de ses fondement qui demandait de croire en sa parole. Enfin les humains étaient faibles, si lui leur pardonnait alors il se devait de le faire aussi. Il parut gêné, puis finit par dire le fond de sa pensée.

"Ne le prenez pas mal, mais ne m'appelez pas mon père je vous prie, cela va a l'encontre de mes croyances. Nommé moi Manael ou qu'importe d'autre comme vous le souhaitez, mais pas ainsi s'il vous plaît." fit-il tranquillement en rougissant.

Quand d'autres humains le nommait ainsi il laissai faire, mais avec Kamui, un future ange surtout, il se sentait mal a l'aise. Comme un horrible mensonge pour lequel il serait juger plus tard. Il se retourna semblant avoir entendu du bruit, son visage se décomposa un peu remarquant que la fin du jour était bien avancé. Si des démons mettaient la mains sur eux, il ne donnait pas cher de leur peau, lui cela ne faisait guère grand chose, mais pour le jeune Kamui se serait horrible.

" Je serait ravi et enchanté de voire vos toiles" fit-il un peu perdu dans ses pensées.

Parfois, les gens disaient que l'Eglise n'avait plus sa place dans nos sociétés... Et pourtant... les gens, en minorité, continuaient à se rendre dans les églises qui résistaient encore et toujours à la déchéance à laquelle on les destinait depuis des siècles. Bien sûr, il y avait moins d'églises et de prêtres, voire de prêtresses puisque, à cours de personnel, l'église autorisait à présent qu'une femme soit nommée prêtresse et fasse la messe... Mais il avait fallu longtemps avant que cela soit accepté, allez savoir pourquoi... La seule fonction religieuse à laquelle elles ne pouvaient espérer accéder, c'était la papauté... Car oui, il y avait toujours un Pape, même si sa fonction était plus symbolique qu'autre chose et que la plupart des gens ne prêtaient plus attention aux élucubrations de ce vieux sénile puisqu'il fallait être un "ancien" pour poser sa candidature à cette fonction...

" A l'encontre de vos croyances ? "

Kamui en resta interloqué, ne comprenant pas ce qu'il voulait dire par là : c'était normal qu'un prêtre soit appelé mon père. Du moins, à ses yeux... On lui avait toujours appris ça comme ça.

" Enfin, soit, ne perdons plus de temps ou nous nous ferons surprendre. Suivez-moi "

D'un pas sûr, il repartit, courant presque pour dévancer le coucher du soleil jusqu'à chez lui.

[te laisse poster là-bas]