Cabinet Brahma~ avocat

Oh ! Apparemment, il venait de le choquer ! Blaise n'avait-il donc pas deviné ? Il ne le savait pas ? Quelle stupidité de lui avoir dit ! Tout aurait été plus simple s'il l'avait laissé sur son idée première ! Mais pourquoi le prenait-il donc ? Pour un démon ? Il n'avait pas d'ailes ! Et certainement pas pour un humain ! Ca, c'était clair dès qu'il avait montré ses pouvoirs.

"Un vampire ? Un mort vivant qui suce le sang ! Simplement ! Les légendes ont un fond de vérité... "

Mais un fond seulement parce que franchement, ça mettait tous les vampires dans le même panier alors que ceux-ci se divisaient en plusieurs classes selon le clan ou l'âge et les pouvoirs qu'il donnait... Un vampire se définit d'abord par son âge puis par son clan... Ca permet plus ou moins de savoir à qui on avait affaire.

"Je n'ai pas caché ma nature... "

Et ce dès l'instant où les portes s'étaient fermées sur eux deux, impossible de les ouvrir sans sa permission ou des équipements lourds, voir des explosifs...

Le soleil se couchait sur Los Angeles. Le début de soirée approchait à grand pas ; les bureaux du centre ville fermaient leurs portes et déversaient leurs employés aux quatre coins de la ville. Certains rentreraient directement à la maison embrasser femme et enfants, d’autres préféreraient s’arrêter en cour de route pour se saouler et oublier pour quelques minutes leur triste vie au fond d’un verre.
Les badauds rentraient tranquillement chez eux après une journée passée à courir dans tout les magasins à la cherche de ‘l’affaire du siècle’.

Ce spectacle somme toute des plus habituels, lui rappelait douloureusement qu’il était coincé en ces lieux avec un vampire pour tout compagnon. Un simple regard vers la poignée de la porte de sortie lui indiqua que celle-ci était toujours verrouillée. Impossible de sortir. Enfin sans la permission de l’homme qui se dressait face à lui.

Fatigué par tous ces évènements, Blaise contourna le bureau et pris place dans le fauteuil. Il ramena ses jambes sous son menton avant des les entourer de ses bras dans une veine tentative de protection. Lorsqu’il n’avait qu’une dizaine d’années, ses parents avaient essuyé un soir une véritable tempête, terrorisé Blaise s’était réfugié dans son armoire, s’était mis dans cette mise position et pria pour que son père ne le trouve pas. Quelle futilité…
Blaise chassa ses pensées. Trouver une solution à son problème était la seule chose qui comptait.
- « Je vous propose un deal, je ne raconte rien à la presse ni à vos collaborateurs mais, en contrepartie, vous exécutez un boulot pour moi. » Dire que, sur le moment, il n’avait pas apprécié l’idée aurait été un mensonge.

Tout le sang du vampire lui disait que le soleil se couchait enfin... La journée s'achevait et c'était bientôt l'heure où il pourrait se glisser dans les rues à la recherche d'un peu de sang... Son sentiment de précarité lui criait d'aller chercher refuge dans un véritable sang, pas du synthétique ou à se rabbattre sur le sang collecté dans les hopitaux... Bref, la présence de l'humain en face de lui ne l'aidait nullement.

"Pardon ?"

Il éclata de rire à ce que lui dit l'adolescent ! Ne se rendait-il donc pas compte qu'il allait se faire dévorer s'il n'était pas d'accord ? Ne sentait-il pas que lui le non-vivant pouvait lui broyer les os d'une seule et unique pensée tout comme s'il en avait envie, un incendie pourrait le consumer en quelques instants ? Quelle inconscience !!! Quelle suprême insolence !!!

" Ne change pas les rôles ! Ce n'est pas moi qui suis en position de suppliant !!"

Il lui donnait l'occasion de vivre et l'autre lui répondait par un chantage !!! Ceux de son ancienne race étaient toujours plus incompréhensible avec le temps qui passe. Tirer les fils de la politique de la ville était toujours plus délicat. Cependant... Il voulait en finir !

"Enfin, peut-être que ce que tu propose conviendra à mes intérêts... Alors, vas-y...Dis-moi donc ce qui t'est passé par la tête !!"

Le vampire ne rirait pas longtemps de sa proposition. Car, si la vie de Blaise ne tenait qu’à un fil, le besoin irrépressible de sang du vampire le mettait lui aussi dans une situation précaire. Un simple coup d’œil à son regard de fou nous renseignait sur sa nature actuelle. Monsieur le vampire était dans la merde, et Balise doutait que le simple sang d’un animal trouvé dans le coin réussisse à le satisfaire pleinement.

« Vous vous sentez faible n’est ce pas ? Vous irrépressible envoie de boire vous entraîne au fond du gouffre. Mais, je peux vous offrir ce dont vous rêvez. »

Blaise fit glisser le fauteuil vers le bureau. Il s’accouda tranquillement sur ce dernier avant de poser sa tête sur ses mains jointes. Blaise dévisagea longuement l’homme qui se tenait devant lui, si fort et portant si faible… Un tendre sourire se dessina sur ses lèvres.

« Le sang que j’ai à vous offrir n’est pas de première qualité mais il n’en est pas moins humain. Tuez l’homme qui se dit être mon père et je vous assisterai tant que vous aurez besoin de moins. Et sachant votre vraie nature, vous pourrez me confier vos plus basses besognes sans crainte d’être dévoilé.
C’est à prendre ou à laisser. »

L'insolent humain semblait ne pas le craindre du tout et il ferma à demi les yeux, le regardant de façon inquiétante. En vérité, plus il avait faim, plus il devenait dangereux mais il pouvait tenir plus de quinze jours sans prendre une seule goutte de sang. Au-delà, il plongeait dans une léthargie. Certes, il était toujours tentant de ne pas devoir chercher une proie mais de là à devenir un tueur parce qu'un adolescent comptait lui faire du tort.

" Ah oui ?"

Il se leva et le regarda avec un petit sourire.

" Et comment comptes-tu prouver une chose pareille ? Crois-tu un seul instant que les médias vont t'écouter ? On peut me voir dans les miroirs, on m'a déjà vu en plein jour dehors... On m'a déjà vu manger de la nourriture humaine..."

Il n'était pas stupide au point de laisser quiconque découvrir le secret de ce qu'il était vraiment. Ce serait un suicide, les humains savaient s'avérer dangereux et rusés mais plus assez pour lui quand certaines pensées le prévenaient et quand on l'attaquait, il se montrait impitoyable.

" Ceci dit... Il serait stupide pour moi de refuser d'avoir un larbin connaissant ma nature... Après tout, tu sais ce qui t'attend si tu me trahis ou si tu te montres incompétant..."